Les mots de l’année 2011

Les mots de l’année 2011



Organisé après le déjeuner, le Café Numérique a cette année encore réuni de nombreux professionnels du web autour d’un débat sur les nouvelles tendances numériques. Chacun leur tour, douze intervenants ont pu ainsi s’exprimer sur des mots-clés qui selon eux ont marqué cette année 2011, le tout rythmé par un Eric Cattelain toujours aussi juste dans son rôle de maître de cérémonie.


Elodie Jacquemond – directrice des relations éditeurs Glam Media – ouvre le débat avec le premier mot : «slasheur», un terme communément utilisé pour désigner les personnes aux multiples talents qui utilisent le «slash» /. Expliquant qu’il y a là plusieurs raisons à l’emploi de ce mot, notamment la nécessité d’avoir plusieurs activités pour subvenir à ses besoins, elle rajoute «qu’un jour, on a 30 ans et qu’il est temps de réaliser ses rêves». En vieillissant, nous ressentons l’envie d’avoir diverses passions et de les communiquer, ainsi, les bloggueuses s’imposent désormais comme des slasheuses : gastronomes/mamans/bloggeuses.
Représentatif du phénomène interactif qui s’est imposé ces dernières années, les Alternate Reality Game (ARG) – jeu en réalité alternée en français – ont su s’imposer dans la culture collective et proposer une nouvelle expérience de jeu pour l’internaute. Mélanie Bourdaa décide de nous faire partager son savoir en abordant l’aspect social des ARG dans le transmedia et l’utilisation d’artefacts dans certains exemples de communication.


C’est alors qu’Eric Cattelain annonce que la discussion qui était alors orientée communautaire va se pencher sur des mots plus en rapport avec la société. Ce qui est notamment le cas avec les termes proposés par Julien Aubert – créteur de Bigger than fiction – et Guillaume Giraudet – Le Parisien: Social TV et SoLoMo (Social Local Mobile). Le premier faisant référence au phénomène de la «machine à café», moment de pause où l’on se réunit pour discuter du programme télévisé de la veille. L’occasion d’aller le revoir sur internet grâce à nos smartphones ou autres tablettes. «350 millions de personnes se connectent avec leur mobile sur Facebook», une bonne manière de montrer aux réseaux sociaux et autres plateformes, l’importance de se développer sur les terminaux mobiles. L’utilisateur complète son expérience en montrant «où il est», les réseaux sociaux deviennent donc également des radars.


Mais Anne Lataille – bloggeuse Papilles et Pupilles – creuse vite le paradoxe en expliquant sa Fear Of Missing Out (FOMO) : ce concept d’addiction aux réseaux sociaux qui pourrait poser problème. Les gens sont désormais trop connectés et exposés à de nombreux choix qui pourraient les perdre ; à force d’avoir trop de possibilités, on ne sait plus que choisir.
En annonçant le terme «partage», Jöelle Dubois – bloggeuse Auntie Jo funny little kitchen – s’excuse de ne pas avoir choisi un mot très technique, «je ne suis pas de la génération Y, on n’avait pas la télé, à peine le téléphone. On n’était pas connecté du tout quand je suis née !». Pour cette bloggeuse, le web apparait donc comme quelque chose de magique, une grande connaissance à portée de main, une mise en partage pour tous.
Absent cette année, Pierre Croizet – directeur de GMT Editions – s’est quand même exprimé par le biais d’une vidéo en exposant les initiales si connues : PC, desquelles peuvent découler de nombreux mots : Portable Créatif, Pauvre Concept, Portée Certaine ou bien encore Pierre Croizet, conclue Philippe Métayer. Lui-même ayant choisi le terme de facilitateur, exposant un nouveau concept, une personne utile dans la gestion de projet, dans le social ou encore dans la vie de tous les jours en démontrant que nous sommes tous des facilitateurs rien qu’en disant bonjour dans un couloir.


«Il faut se méfier des ces mastodontes de l’Internet», telle est la mise en garde de Mathieu Llorens – CEO AT Internet – à la fin de son épilogue sur une anecdote concernant Facebook : Mark Zuckerberg expliquait que «la pertinence était importante, et qu’il fallait plus s’occuper des écureuils écrasés dans son jardin que de ce qu’il se passe à l’autre bout de la planète». Dénonçant le problème d’éthique des recherches personnalisées de Google, Mathieu Llorens nous a montré que Google et Facebook nous ramène irrémédiablement vers ce que l’on aime, alors qu’Internet devrait être l’outil suprême d’ouverture sur le monde.


Après cet intermède new-yorkais, Eric Emery – dirigeant chez Natural Net – nous remet dans un bain technologique avec une réflexion sur le processus d’industrialisation des sites internet et tandis que William Thibault – ancien étudiant SRC – introduit pour la première fois de la journée le concept de typographie et notamment de micro typographie, l’étude des polices à l’échelle des paragraphes., conseillant de faire une étude approfondie lorsque son site est à caractère informatif et plutôt lourd niveau contenu. «La façon de lire sur le web est différente de celle sur le papier», les règles doivent donc être elles aussi différentes et adaptées pour optimiser au mieux cette lecture.


Enfin, Jean-François Poussard conclut cette édition du Café Numérique avec une explication chiffrée du NewGTLD, un terme plutôt compliqué pour définir un programme d’attribution d’extensions qui apportent un meilleur référencement naturel grâce aux corrélations entre requête et nom de domaine. Une ouverture futuriste pour clore ce débat puisque ces extensions ne seront visibles qu’à partir de 2013.


Par Charline de Miranda & Adrien Becker


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